Iran : Cri d’un peuple indigné
Film documentaire de 90 min & 52 min
Auteur / Réalisateur : Jamshid Golmakani
Comment la population iranienne peut-elle supporter l’oppression et la répression que lui impose la République Islamique instaurée par les ayatollahs depuis la Révolution de 1979 ?
Comment un peuple cultivé se retrouve-t-il privé de ses droits fondamentaux et muselé depuis 34 ans par un régime totalitaire, au point de devoir accepter le résultat d’élections truquées ?
En partant du soulèvement populaire et de la répression qui ont suivi la parodie d’élections présidentielles de 2009, l’enquête menée raconte la résistance pacifique de ceux qui n’adhèrent pas aux règles islamiques.
Ce documentaire permet de connaître le fonctionnement du pouvoir en place.
La force des archives privées, pour la plupart inédites en Occident, révèlent le vrai visage d’un Etat islamique. Celui d’une dictature religieuse qui tient tout un peuple en otage, étouffant toutes les voix des opposants. Une dictature si pesante qu’à ce jour aucun leader politique fédérant le rejet de l’obscurantisme d’une majorité d’Iraniens, aucun mouvement social et économique ne sont parvenus à ébranler le régime.
Extraits
J. Golmakani est journaliste-réalisateur d’origine iranienne. En 1977 il commence sa carrière comme rédacteur-photographe à Téhéran. En 1982 il se trouve en France. En 1989 il obtient un Doctorat en cinéma-télévision à la Sorbonne. Sa recherche sur L’image de l’Iran à la télévision française est publiée aux Editions L’Harmattan, préfacé par Marc Ferro.
Depuis vingt ans il réalise des films documentaires pour la télévision française, notamment : Iran : le rêve d’une démocratie-52’, Iran : résistance d’un peuple opprimé-55’, Iran : le foot, un enjeu pour tous-52’, Iran, du foot et des affaires-56’, Procès de Berlin : terrorisme iranien condamné-52’, Demandeurs d’asile-52’, Berlin, premier procès du terrorisme iranien-46’, Des papiers pour les réfugiés-48’.
Iran: Cry of an Indignant People
Documentary film, 90’ & 52'
Author-Director: Jamshid Golmakani
How can the Iranian population stand the oppression and repression imposed by the Islamic Republic set up by the Ayatollahs after the 1979 revolution? How can a cultivated people find itself deprived of its fundamental rights, muzzled for 34 years by a totalitarian regime, to the point of being forced to accept fraudulent election results?
Starting from the popular uprising and the repression which followed the farce of the 2009 presidential elections, this documentary recounts the non-violent resistance of those who do not adhere to Islamic rules.
This film explores how an Islamic regime functions.
Private archives, many never seen before in the West, powerfully reveal the true face of an Islamic state. That of a religious dictatorship holding a country hostage, stifling the voices of its opponents.
The regime’ iron-fist style of governing, together with absence of any strong and credible opposition leader, and a society that is deeply fragmented make the realisation of any meaningful change a distant dream for the people of Iran.
J. Golmakani is an Iranian-French filmmaker, author and journalist. In 1977 he began his career as a photojournalist in Tehran-Iran. In 1982 he immigrated to France where he studied and received a Doctorate in Cinema and Television from Sorbonne University. He is the author of Image of Iran on French Television. Golmakani has produced and directed many documentary films for French television as well as many other television companies outside of France.
Works by Golmakani: I Don’t Cry, I Paint-26 min, Iran, the Dream of a Democracy-52 min, Iran: The Broken Soul-55 min, Iranian Football: A Challenge for All-52 min, Iran, Football and Business-56 min, The Berlin Trial: Iranian Terrorism Condemned-52 min, Berlin, the First Trial of Iranian Terrorism-46 min, Asylum Seekers-52 min, Papers for Asylum Seekers-48 min, Dream of a Poet in Exile-13 min.
Revue de presse
Ce documentaire a été diffusé pour la première fois le vendredi 14 juin 2013 sur la chaîne d’Assemblée nationale –LCP, à l'occasion d'une nouvelle élection présidentielle en Iran.
L’élection présidentielle iranienne se déroule aujourd’hui. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons encore le nom du vainqueur, mais nous connaissons déjà son programme : sur les six cent quatre-vingt, six candidats qui se sont présentés, seuls six conservateurs et deux réformateurs très modérés ont été adoubés par les gardiens de la Constitution. Rien ne changera donc sous cette dictature qui ne dit pas son nom, mais emprisonne ses opposants, désinforme, limite les libertés, contrôle et ligote sa société ?
En 2009, l’attribution, aux deux tiers des suffrages, de la charge présidentielle à Mahmoud Ahmadinejad avait suscité la colère des électeurs, qui criaient à la fraude électorale. Le « mouvement vert » naissait et l’espoir fou du renouveau soufflait sur l’Iran. Dédié aux anonymes qui ont filmé ces événements au péril de leur vie ainsi qu’à l’excellent photoreporter Alfred Yaghobzadeh, ce documentaire bouleversant revient sur cette révolution avortée et matée dans le sang. Composé aux trois quarts de vidéos et de photo, le film souffre d’importantes lacunes –absence de repères temporels (peut-être aurait-il simplement fallu expliquer la difficulté de dater ces images), faible contextualisation, montage proche du collage – sans pour autant perdre en puissance. Seules les interventions de l’analyste Behrouz Farahani permettent une mise en perspective pertinente, mais pas assez présente. Florence Broizat
Mystère : voici un peuple privé de ses droits fondamentaux et muselé par un régime totalitaire. Depuis 1979, l’Iran subit l’oppression et la répression de la République islamique. En partant du soulèvement populaire et de la répression qui ont suivi la parodie d’élection présidentielle de 2009, l’enquête diffusée ce soir raconte la résistance pacifique de ceux qui n’adhèrent pas aux règles islamiques. La force des archives privées révèlent le vrai visage d’un « Etat islamique » : Celui d’une dictature religieuse qui tient tout un peuple en otage, étouffant toutes les voix des opposants. Une dictature si pesante qu’aucun leader politique fédérant le rejet de l’obscurantisme par une majorité d’Iraniens, aucun mouvement social et économique ne sont parvenus à ébranler le régime.
JAMSHID GOLMAKANI a réalisé un documentaire grave et désespérant sur les meurtrissures du peuple iranien après l’échec de la révolte verte de 2009 lors de la réélection frauduleuse d’Ahmadinejad à la présidence de la République islamique. Pourtant, rarement campagne électorale n’avait été aussi joyeuse et extraordinaire dans le camp des deux candidats réformateurs, Moussavi et Karoubi. L’espoir dans une défaite d’Ahmadinejad était général et Téhéran vivait dans une fièvre enthousiasmante. Les Iraniens chantaient, dansaient dans la rue, les débats télévisés entre les candidats étaient suivis avec passion. Bref, on réapprenait enfin à respirer et à sourire en Iran.
Et puis ce fut l’annonce des résultats de cette élection truquée et le « victoire » proclamée de celui que le peuple honnissait et qui avait volé sa réélection. Durant de longs mois, ce ne fut à Téhéran que manifestations pacifiques mais massives pour exiger que la vérité du scrutin soit rétablie. Le régime y répondit par une répression d’une terrible efficacité dont le but était de démoraliser le mouvement de contestation, de lui interdire toute forme d’espoir, d’écraser tout esprit de résistance.
Le film raconte fort bien, avec beaucoup d’archives inédites, les moments forts de la révolte verte qui, hélas, privée de leader et coupée des mouvements sociaux, fut en quelques mois étouffée. Malheureusement, il reste trop discret sur la manière dont le peuple iranien spolié de sa victoire a vécu intimement et politiquement sa défaite. C’est l’un des grands mystères politiques iraniens : comment une dictature islamique, qui renonce d’elle-même à demeurer une république en bafouant ses propres lois, parvient-elle à tenir un peuple, qui lui est massivement hostile, en otage ? Le film peine à répondre à cette question, car la répression, aussi ciblée et sophistiquée fût-elle-il n’y a pas eu de bain de sang en Iran, même si les victimes furent nombreuses-, n’explique pas tout. Et ce n’est pas l’élection présidentielle de juin 2013 qui va nous donner la réponse.
GILLES ANQUETIL
« Ne
meurs pas ! ».
L’image est floue, elle bouge. En juin 2009, le visage en sang de Neda agnoisant, dans une rue de Téhéran, embrasse l’Iran. Depuis quelques jours, le pays est secoué par une vague de contestation
des résultats des élections présidentielles. Mahmoud Ahmadinejad l’a emporté avec 62,6% des suffrages contre le candidat Moussavi, plus réformateur. Ce dernier dénonce une fraude. La couleur
verte de sa campagne va être reprise par un vaste mouvement populaire. Assez vite, la révolte se radicalise et met à mal les fondements même d’un régime autoritaire, inhumain et corrompu.
Le peuple qui étouffe dans une société « où même l’expression de la joie n’est pas autorisée », descend dans la rue. Ils sont plus de 1 million, déterminés et pacifiques. Ils brandissent des fleurs rouges, récitent des poèmes, chantent des chants traditionnels. En vain. Le régime ne cède pas et dénonce des « perturbateurs », « dupés par des groupes politiques étrangers ».
Un procès-spectacle est organisé pour condamner Moussavi, considéré comme responsable des troubles. La répression est sanglante. Plus de 30 000 opposants sont assassinés, emprisonnés, torturés.
Notre avis : Ce documentaire, « dédié à ceux qui se sont soulevés », nous plonge au cœur des violences, des cris et des assassinats. Les vidéos amateurs, d’une violence intolérable, dévoilent l’atrocité d’une répression qui a écrasé la colère et les espoirs de millions d’Iraniens. Un film qui rend hommage à ceux qui se sont levés, au péril de leur vie. Pauline Quillon
CONSTANCE JAMET
Quatre
ans après l'élection présidentielle contestée de 2009, les Iraniens retournent aux urnes, ce vendredi, pour choisir le successeur de Mahmoud Ahmadinejad. Le souvenir de la « vague verte » peut-il laisser une marque sur ce scrutin que le pouvoir a vitrifié en éliminant les
candidatures les plus menaçantes ?
LCP-Assemblée nationale revient, ce vendredi, sur ces huit mois de manifestations qui ont fait trembler la République islamique, dans le reportage Iran : cri d'un peuple
indigné. Réalisé par le journaliste d'origine iranienne Jamshid Golmakani, le documentaire est dédié au photographe Alfred Yaghoubzadeh, dont les clichés émaillent le programme, et aux anonymes qui ont filmé le
mouvement au péril de leur vie.
Iran : cri d'un peuple indigné s'appuie sur de nombreuses vidéos amateurs prises dans les cortèges. Leur vue est saisissante : marée verte levant le poing,
manifestants aux visages ensanglantés, slogans réclamant la mort du régime et dénonçant des élections truquées. Jamshid Golmakani a aussi recueilli les témoignages de manifestants.
S'exprimant de dos pour dissimuler leur identité et échapper à la répression, ils décrivent leurs aspirations dans une société sous l'emprise d'une chape de plomb étouffante. « Après la
révolution de 1979, je ne voulais pas mettre de voile mais j'ai dû le faire quand on m'a dit : c'est ça ou on te frappe la tête », raconte une femme.
« Au moment d'hériter, un fils reçoit deux fois plus qu'une fille. Pour voyager ou me faire opérer, je dois demander l'autorisation de mon mari. Nous sommes dans un pays qui nous fait douter
de notre existence », explique une autre.
Elle se souvient : « Quand on nous a annoncé la victoire prématurée d'Ahmadinejad, c'est
comme si j'avais appris la mort de mon frère ou de ma mère. Il fallait faire quelque chose, on est tous descendus spontanément dans la rue ».
Parfois déroutant- la faute à une chronologie brouillonne -, le film offre, via les interventions de l'analyste Behrouz Farahani, un décryptage
bienvenu pour expliquer l'échec de la « vague verte ». Mouvement civique ayant dépassé les candidats modérés opposés à Mahmoud Ahmadinejad, cet élan des classes moyennes ne
s'est pas transformé en revendications sociales et n'a pas gagné les classes ouvrières.