Présentation de l'ouvrage

L'image de l'Iran à la télévision française

 

Préface

Marc Ferro

 

 J’ai fait la connaissance de Jamshid Golmakani en 1990, lors de mon séminaire "Histoire et cinéma", à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris. J’ai vu ses films documentaires remarquables : Des papiers pour les réfugiés et Procès de Berlin : terrorisme iranien condamné.

 

Je sais comment difficilement il s’est échappé de son pays, l’Iran. Arrivé en France, sans connaître la langue et sans aucun soutien, il a réalisé en autoproduction une dizaine de documentaires pour la télévision.

Comme il le dit lui-même, la raison principale qui l’a amené à se lancer dans cette recherche universitaire qui fait l’objet d’une édition, c’est l’aspect relationnel entre le citoyen français et un iranien comme lui, installé en France. À juste titre, Jamshid Golmakani revendique que la principale référence de la société française sur l’Iran provient de la télévision. C’est dans ce sens qu’il tente de comprendre quels sont ces éléments contenus dans les films sur l’Iran diffusés par la télévision française.

N’oublions pas que J. Golmakani a été journaliste en Iran et a vécu des moments importants de son pays. Ici, en France, il produit des films pour la télévision. Donc, il est assez à l’aise pour témoigner de différentes situations.

L’autre particularité de Golmakani est sa position d’exilé. Cela explique qu’il risque de confondre quelques points : je suis d’accord avec lui quand il analyse et critique l’information à la télévision. Certes, les gens qui fabriquent l’information à la télévision souffrent d’un manque considérable de culture sur beaucoup de sujets, et notamment sur l’Iran. J. Golmakani dans sa recherche explique clairement, comme dans ses réalisations documentaires, les grandes lignes de cette orientation, illustrées avec des exemples pertinents. Mais quand il s’agit de la manière dont la société perçoit les Iraniens, il réagit avec sa sensibilité, ce qui est tout à fait compréhensible. Le piège est que Golmakani critique de la même façon les images de l’Iran présentée par la télévision et le niveau de connaissance des citoyens français sur cette question. Il a du mal à imaginer que la société est ignorante ou mal informée sur beaucoup de choses, y compris sur l’Iran.

 

Malgré ça, ce livre est une documentation riche en informations tangibles à la fois sur le mode de représentation d’un événement à la télévision et sur les réalités iraniennes. Je pense que les lecteurs de ce livre mémoriseront des points importants qu’un citoyen attend d’autres citoyens dans le monde.